Can't get you out of my head.

Je me dirigeais vers la sortie de la salle commune, l'esprit toujours présent dans le monde des rêves. Je n'avais pas beaucoup dormi, fêter la rentrée scolaire était une habitude pour les autres élèves de mon dortoir. J'appréciais ces moments passés avec eux, mais je redoutais toujours le premier jour de cours à cause de ça. Je voulais profiter de cette heure matinale pour me balader, souffler un peu avant de revoir les couloirs bondés d'élèves. J'aimais cette tranquillité, je la cherchais lors de ces petits moments où des questions tourbillonnaient dans ma tête. C'était souvent le cas depuis le début des vacances, entre mes parents qui me demandaient de faire des choix pour mon avenir et le souvenir de mon ex qui me blessait de plus en plus, mon esprit n'était pas clair ces derniers temps. J'avais décidé de passer par le premier étage, le coin que les élèves évitaient lorsqu'ils n'étaient pas en cours. Je traînais les pieds, les mains dans les poches et la tête baissée vers le sol avec un regard vide n'exprimant pas de sentiments. A travers les fenêtres, je pouvais voir les premières lueurs du jour dessinés des ombres à mes pieds, un tableau poétique qui allait m'avertir si des obstacles se présentaient à moi. J'étais à l'intersection d'un couloir lorsque j'aperçus une silhouette non loin de moi, je ne mis pas longtemps avant de reconnaitre que c'était sa silhouette. Ma première réaction fut de rentrer dans la première salle qui se présentait à moi, une que je connaissais bien étant donné que c'était celle d'étude des moldus. Je pris place à côté du bureau, assis par terre, tout en espérant qu'il ne se passe rien. Je ne savais pas s'il avait eu le temps de me voir et de mon côté, je n'avais certainement pas prévu de le revoir dans ses circonstances. En temps normal, je n'aurais pas hésité à continuer ma balade et utiliser ma langue acérée en cas de confrontation. C'était un peu étrange de le revoir après deux mois de vacances, une part de moi voulait le faire souffrir et lui montrer qu'il n'était rien à mes yeux, juste un serpentard avec qui je devais être en rivalité au quotidien. Un masque que j'avais prévu d'utiliser en public, une tâche assez simple en soit. La vérité était différente, au fond de moi j'avais mal et je me posais toujours les mêmes questions, principalement c'était si Julian était dans le même état que moi. Je n'aurais certainement jamais la réponse à cette question.

Can't get you out of my head.

L'ambiance dans la classe était sinistre sans les élèves, j'en venais à ne pas reconnaître l'espace dans lequel je me sentais si bien. Par chance, Julian n'avait jamais mis les pieds dans cette salle à cause de ce qu'elle représentait, alors il allait peut-être l'ignorer encore une fois. Au fond de moi, je savais que ça ne l'empêcherait pas de rentrer, Julian faisait ce qu'il voulait alors ce ne fut pas une surprise lorsque j'entendis la porte grincer. Rien ne pouvait me cacher, j'allais donc devoir me montrer en vrai Gryffondor. Un petit silence s'installa, mais il fut rapidement balayé par la voix de Julian. Son cœur battait vite, trop vite et il fixait toujours le mur en face de lui. C'est plutôt moi qui devrait être surpris, il est encore tôt pour te voir arpenter les couloirs. J'avais répondu sur le même ton que lui, je n'étais pas un lion pour rien et il le savait. La suite ne fut pas une surprise, il sautait toujours sur l'occasion de montrer son dégoût pour les moldus. Au-delà de l'incompréhension que j'avais pour ses idées sur ce sujet, il savait que je ne supportais pas ça et l'entendre parler d'eux sur ce ton me déchirait le coeur. C'était une partie de moi après tout. Je suis sûr qu'un peu de culture moldue te ferait du bien, l'ignorance est un vrai fléau. C'est en lançant cette phrase remplit d'ironie que j'osai lever mes yeux vers les siens. J'avais perdu l'habitude de fixer ses magnifiques yeux bleus, ils m'avaient toujours intrigué et je me rendis tout de suite compte que jamais je n'aurais pu être préparé à nos retrouvailles. Il était parfait, comme d'habitude et le voir d'aussi près après tout ce temps me tordait l'estomac. Je l'avais aimé, il avait été mon premier amant et il restera toujours « spécial » à mes yeux, mais aujourd'hui c'était un peu différent. Je ressentais toujours l'envie d'être près de lui, d'avoir un contact physique et de sentir son odeur, mais il était hors de question qu'il sache. Je ne pouvais m'empêcher de le suivre du regard lorsqu'il se posa sur le bureau et la question qui suivit me provoqua des frissons. Oui, je suis allé en France voir de la famille. Et toi ? Tu as fait quoi d'intéressant ? Ma voix s'était apaisée et je pouvais constater qu'elle était presque normale, mais je savais que je n'étais pas à l'abri avec lui. La situation pouvait facilement dégénérée, notre passé en était la preuve.

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Oh mon pauvre, tu vas mieux ? Pompy t'a donné un bisou sur ton bobo ? Je me foutais ouvertement de sa gueule avec ma petite voix mielleuse, il adorait vraiment se faire plaindre. Julian allait à l'infirmerie pour rien, il ne savait pas ce qu'était vraiment une urgence de santé. J'avais réussi à cacher mes petits problèmes pendant notre relation et je ne regrettais vraiment pas de l'avoir fait, il n'avait vraiment pas besoin de savoir ça. Je ne pouvais que rire face à son commentaire sur les moldus, il ne savait vraiment rien sur eux pour sortir de telles bêtises. Puis, s'attaquer à ma mère était bas, il savait que j'étais facilement blessé lorsqu'on parlait d'elle en ces termes. A ce moment-là, je ne voulais qu'une chose : mettre mon poing dans sa magnifique face. Le pire est que malgré les insultes, ce mec m'envoûtait toujours. Je trouve ça ironique lorsque tu parles de sauvages, ma mère à passer sa vie à soigner des personnes alors tes parents vivent avec une haine constante envers le moldus. Il ne pouvait pas dire le contraire, j'avais raison et il le savait. Pour moi, ses parents étaient des sauvages, tout comme lui. Non, il n'avait pas l'allure, mais sa vision de la vie montrait à quel point il était peu évolué. Oui la famille, tu sais ce sont des gens qui ont une place importante dans ta vie ? Ha oui c'est vrai, tu n'as jamais connu ce qu'est l'amour d'une famille. Juste de l'ignorance et ça me désole pour toi. Mes paroles étaient douces et je n'hésitais pas à lui afficher un magnifique sourire. Je ne montrerais pas mes faiblesses, je n'avais pas le droit. Je me levais rapidement avant de passer devant lui pour m'asseoir sur un des pupitres. Je l'avais frôlé, j'avais senti et son odeur et j'avais pris du plaisir à le faire. J'avais besoin de lui, de la voir et de lui parler. Il m'avait manqué, mon comportement durant les deux derniers mois en était la preuve. Je m'en voulais car ce n'était pas bien, rester en contact avec lui était un risque pour moi. Julian était ma drogue, j'avais besoin de lui-même s'il me détruisait. Il avait replongé son regard dans le mien et je ne pouvais m'empêcher de faire la même chose. Malgré moi, j'avais toujours aimé lorsqu'il emprisonnait mon regard. Vous passez votre temps à tricher pendant les matchs, vous affrontez jamais vos adversaires en face alors c'est normal que vous gagniez. Ce qui est marrant c'est que tu es fier de ça, t'es pitoyable mon pauvre. Je voulais me montrer dur et froide, car il n'avait pas à s'aventurer su ce terrain-là. Le comportement des Serpentard était révoltant, ils n'étaient pas dignes de jouer au Quidditch. Ce n'était pas la première fois qu'on parlait, je lui avais souvent fait la remarque et il campait toujours sur ses positions. Il était aussi fier que moi, je ne m'attendais pas à ce qu'il approuve mes paroles. C'était bien Julian, il défendrait sa maison quoi qu'il arrive. Ce que tu penses de ma maison m'importe peu. En fait, je n'en ai strictement rien à foutre ta vision des choses. Je soupirais tout en levant mon regard vers le chandelier au plafond. Il devait croire que je m'en fichais maintenant, qu'il n'avait plus d'importance à mes yeux depuis notre séparation. Au fond, il méritait que je l'ignore totalement et que je le considère comme un fantôme de mon passé. C'est génial pour toi, moi j'ai découvert que je n'ai jamais été autant satisfait sexuellement qu'avec ma main. Attaquer ses performances sexuelles, une chose que tous les hommes détestaient. Il avait surement tourné la page, une belle sang-pur avait pris ma place et mon coeur bouillonnait. Je ne voulais plus le regarder dans les yeux, j'avais de la peine et ça devait se voir. J'espérais qu'il me mente, je voulais que cette fille soit une invention pour me faire souffrir. Si c'était le cas, j'espérais également que Julian regrettait ses mots. Pour moi, il était encore mon Julian.

Can't get you out of my head.

Ha oui ? Tu as du souffrir pendant des mois alors. Ça ne pouvait pas être vrai. Julian n'était pas du genre à s'encombrer de quelqu'un avec qui il n'éprouvait pas du plaisir de ce côté-là. Il essayait de me faire mal, et pour une fois ça ne marchait pas. Nos bisous étaient parfaits, il savait embrasser comme personne et je ne m'étais jamais plain du plaisir qu'il me donnait avec ses lèvres. J'avais perdu le goût et la sensation qu'elles m'offraient, je gardais uniquement le souvenir de moments magiques avec lui. C'était dans ces moments-là que je voulais ressentir à nouveau des sentiments pour lui, mais c'était impossible pour le moment. L'organe rouge qui tapait dans ma poitrine refusait de souffrir à nouveau. Tu veux parler de ça ? Je pense être plus calé que toi en sortilège. Comme quoi le sang n'a rien à voir avec les véritables capacités d'un sorcier. Je savais qu'il pensait le contraire, c'était le digne fils de ses parents après tout. D'un côté, il me faisait de la peine car ce qu'il pensait des moldus n'était pas une opinons qu'il s'était forgé avec le temps, c'était ce que pensait ses parents. Loin de ce monde tordu, Julian devait être un homme fabuleux qui aurait pu toucher la perfection. A l'époque, j'avais rêvé qu'il se rebelle et qu'il change sa manière de voir la vie, mais c'était une utopie. En réalité, je me demandais toujours le soir avant de dormir ce qui aurait pu se passer à la fin de la septième année. Un simple au revoir ? Une promesse de ne rien changer entre nous ? ou des adieux ? Je me tourmentais à cause de ça, et je ne lui en avais jamais parlé par peur de connaitre sa réponse. Tu t'emmerderais sans moi, avoue le Crawford. Je suis essentiel dans ta petite existence. Il l'était pour moi. J'avais appris à vivre avec même si c'était dur à supporter au quotidien. Il ne sait pas tout ce que j'aurais pu faire pour lui, il avait révolutionné mon monde. C'est marrant de voir que tu n'assumes même pas tes actes, ça va te faire drôle d'intégrer une équipe de professionnel. On verra bien comment tu t'en sors sans les petits coups bas de ton équipe. Je regarderai ses match rien que pour rigoler, il allait avoir la rage en cas de défaite. C'était un bon joueur, on ne pouvait pas le nier, mais je regrettais vraiment son comportement. Il était le Serpentard typique quoi, il ne relevait pas le niveau de cette maison. Rien que pour ça, j'étais fier d'être un membre de la maison rouge et or. Oui avant, mais c'est quand tu comptais pour moi. Il y avait une part de vérité dans mes paroles, son avis comptait beaucoup moins maintenant. Il avait beau avoir toujours une emprise sur moi, lui comme moi avions changé entre temps et cela faisait une différence. Son soudain rapprochement me fit peur, non il n'allait pas me frapper pour ce que j'avais dit. Il avait posé ses doigts sur ma joue, et je pouvais sentir une petite décharge sur mon visage. J'avais du virer au rouge, comme un vrai Gryffondor. Bon, je mentirais si je disais le contraire. T'es plus doué au lit que pour garder une relation de couple en tout cas. Je levais les yeux au ciel tout en remarquant que je venais de le blâmer. J'avais mes torts aussi, mais c'était de sa faute. C'était à cause de lui si notre couple avait subi ça, du moins je préférais penser ça. Oh mais je n'hésiterais pas, je sais que tu adores ça. Je lâchais mes mots tout en rapprochant mon visage encore plus près. Je voulais le provoquer et surtout, je voulais qu'il soit autant gêné que moi. Je voulais accepter sa proposition, mais il gagnerait. Alors non, il n'allait pas m'avoir de cette façon. Je fixai son regard tout en mordillant ma lèvre inférieure. Oui, je voulais jouer à ce petit jeu.