losing sleep

Je me passe machinalement la main dans mes cheveux, petit réflexe ou surtout simple geste exprimant ma profonde lassitude. Bref autant dire que je m'emmerde là tout de suite, encore si le jour s'était déjà levé j'aurais aisément pu trouver un quelconque moyen de distraction, mais à minuit passé et avec une soudaine insomnie, la tâche risque d'être plus compliquée. Je décide pourtant d'abandonner le confort de mon lit, enfilant un simple t-shirt et un bas de pyjama avant de me faufiler discrètement hors du dortoir vert et argent, non sans rouler des yeux à l'entente des babillages nocturnes de Julian qui doit encore faire un rêve très intéressant je parie puis j'atteins finalement les couloirs du sous-sol et décide sur un coup de tête de me rendre à la tour d'astronomie. Je sais bien qu'arpenter les couloirs de Poudlard à une heure pareille n'est pas forcément la chose que tout type de mon âge doté d'un minimum d'intelligence ne ferait - à moins d'être un Gryffondor ou particulièrement stupide - mais les gens qui me connaissent un minimum ont dû rapidement finir par comprendre que moi et les conventions ne sommes pas tout à fait dans les meilleurs termes. Je me trouve surtout dans un de ces moments où l'envie d'être seul et le plus loin possible des autres élèves me prend; il y a juste trop de monde à Poudlard, trop de bruit, trop de tolérance hypocrite. Mais bref, j'arrive finalement en haut de la tour et quelle n'est pas ma surprise lorsque j'y découvre ce bon vieux River, nonchalamment adossé à une des rambardes, contemplant la vue, une cigarette à la bouche pour changer. Un sourire se niche immédiatement à la commissure de mes lèvres et je ne tarde pas à le rejoindre, je m'adosse simplement à mon tour à côté de lui, le regard obnubilé par la splendeur du ciel étoilé. « Toi non plus tu n'arrives pas à dormir hein ? » je lui demande, finalement pas si étonné que cela, mais tout de même effrayé de connaître quelqu'un qui me ressemble autant, effrayé oui. Je décide d'ailleurs de lui subtiliser sa cigarette à même la bouche pour la porter à mes propres lèvres, tirant une bouffée de l'invention moldue. « J'ai lu quelque part que ça pouvait provoquer une maladie moldue, j'ai oublié le nom. Tu n'as pas peur ? » je lui lance en tirant une nouvelle bouffée, pas le moins du monde effrayé par la perspective de finir frappé par un quelconque mal moldu, surtout que je n'ai pas trop pensé à me couvrir suffisamment alors un peu de chaleur est forcément la bienvenue.